Je me souviens des échos qui explosaient autour de moi
De cette acidité qui emplissait ma bouche pâteuse
Je me souviens de ces relents de souffle fonçant sur mes narines
Le monstre poilu, aux yeux exorbitants, malodorant, vagissant, s'apprêtant à me dévorer sans scrupule
Mon cœur, menaçant de se rompre, de se briser en mille morceaux
Tous mes sens m’aiguisaient, voyageaient, se heurtaient dans cette tornade
Je me souviens des reflets du miroir de ma chambre orange, reflétant la petite fille que je fus
Une enfant terrorisée par une guerre imaginaire qu'elle s'était imposée
Je me souviens enfin d'avoir été secourue par les bras de ma mère, alertée par mon cri
Elle a terrassé le monstre en m'accablant d'amour